- transgresseur
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• 1370; lat. ecclés. transgressor♦ Littér. Personne qui transgresse. Transgresseur de la loi. « la puissance sinistre dont a fait preuve le transgresseur des règles sacrées » (Caillois).⇒TRANSGRESSEUR, subst. masc.Celui qui enfreint une loi. Toute éthique peut être absente du surnaturel des primitifs: ses lois sont capricieuses; elles ne présentent pas nécessairement des rapports avec le bien de la société et négligent complètement les intentions du transgresseur. Une fois la règle enfreinte, il n'est puissance au monde qui saurait parer au désastre (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 328).— En appos. avec valeur d'adj. L'évêque de Lyon parle souvent de l'apostasie des anges transgresseurs. Il distingue le serpent maudit et les anges apostats, pour qui a été préparé le feu éternel (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 345).Prononc. et Orth.:[
], [
-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIVe s. (Bible hist. de Guiart Des Moulins, Bibl. nat. fr. 15392, fol. 236 ds TRÉNEL, p. 216: je t'ai nommé transgresseur ce est trespasseeur des le commandemenz [Is. XLVIII, 8: transgressorem ex utero vocavi te]). Empr. au lat. chrét. transgressor « celui qui enfreint (la loi de Dieu), pécheur » (déb. IIIe s., TERTULLIEN ds BLAISE Lat. chrét.). Bbg. GOHIN 1903, p. 233.
transgresseur [tʀɑ̃sgʀɛsœʀ] n. m.ÉTYM. 1370; du lat. ecclés. transgressor, du lat. class. transgressum, supin de transgredi → Transgresser.❖♦ Littér. Celui qui transgresse. || Un transgresseur de la loi. || Si quelque transgresseur enfreint (cit. 2) cette promesse.0 Il suffit littéralement d'une conversion obtenue par la pénitence convenable, d'un changement de sens facilité par les pratiques ou l'attitude requises, pour que la puissance sinistre dont a fait preuve le transgresseur des règles sacrées se retrouve intacte et inversée quand il s'agit de les maintenir et de les faire respecter.Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 55.
Encyclopédie Universelle. 2012.